Retour sur une année d’expérience au Sénégal avec Sarah Adamou, lauréate du Grand Prix VIE 2017
CS France a eu l’initiative d’implanter un collaborateur sous contrat VIE au Maroc en 2005 et grâce à cette première expérience réussie, nous avons décidé d’aborder le développement sur le continent africain en recourant au mécanisme du contrat VIE. Retour sur l’expérience au Sénégal avec Sarah Adamou , méthode et action primées au travers du Grand Prix VIE 2017 Normandie attribué à CS France pour son action et sa méthodologie de développement à l’international et en particulier sur le continent africain.

Après avoir terminé un Master en Génie Civil, je suis partie aux Comores pour travailler dans une entreprise de BTP en qualité de conductrice de travaux. C’était un souhait avant tout car je suis née en France mais j’ai passé une bonne partie de mon enfance là-bas alors j’ai alterné entre Paris, où j’ai effectué durant deux ans des missions pour la SNCF et aux Comores, toujours pour la même entreprise de BTP. Après avoir passé quelques jours de vacances au Sénégal en 2015, j’ai vraiment eu un coup de cœur pour ce pays en plein développement alors j’ai axé ma recherche de VIE pour des missions dans ce pays.
Plutôt inattendu ! J’étais vraiment dans l’optique d’aller démarcher directement les entreprises au Sénégal quand l’équipe de Business France m’a contacté pour plusieurs annonces dans mon profil, et c’est ainsi que j’ai découvert l’offre de Construction Specialties France pour un VIE au Sénégal. Ensuite tout est allé très vite, après deux entretiens, nous avons défini la mission à effectuer au Sénégal. D’un point de vue pratique, j’ai signé un CDD à la fin de l’année 2016 pour ainsi pouvoir me familiariser avec les produits et l’équipe basée au siège de l’entreprise. C’est ensuite que le VIE a démarré, au printemps 2017.
Pas de zéro ! En amont de ma mission, le directeur Export, M. Philippe Guerin, avait commandé une étude de marché en partenariat avec Business France. Ça m’a été d’une grande aide car j’avais avec moi une liste de projets de construction sur lesquels travailler. Cela m’a évité une longue phase de prospection pour me lancer puisque là dès mon arrivée j’ai pu commencer à nouer des contacts avec les entrepreneurs locaux. Cependant, comme tout va très vite à Dakar (Dakar regroupe sur 0,28% du territoire 25% de la population et 80% des activités économiques du pays, NDLR) les numéros de téléphone de mes contacts étaient déjà périmés. J’ai donc eu d’abord un travail de mise à jour au fil de mes démarches et de mes rencontres. Après, c’est le jeu, les interlocuteurs changent souvent sur les projets et les formalités administratives prennent parfois beaucoup de temps. Mais étrangement, c’est aussi pour cela que le Sénégal est aussi dynamique.
Comme je le disais, il y a quelques travers administratifs parfois un peu pesants, ce qui fait dire aux Dakarois qu’il faut innover, inventer et faire bouger le pays. Les initiatives se multiplient à toute vitesse car Dakar ne semble jamais dormir, toujours en activité. Et je l’ai constaté au fil des mois ! L’entreprise n’ayant pas de représentation locale, je me suis installé au sein d’un incubateur où j’ai pu constater le dynamisme de tous ces jeunes en mode start-up qui cherchent à faire bouger les choses. Il y a beaucoup de débrouillardise pour s’affranchir des contraintes administratives et c’est ce qui, je pense, favorise l’esprit d’entreprise. Cela se ressent à l’échelle de la ville jusque dans son offre culturelle. Il y a une vie incroyable en permanence qui contribue déjà à faire de Dakar une mégalopole importante en Afrique de l’Ouest et ça ne fait que commencer, c’est juste une question de temps.
Une très belle porte d’entrée assurément et une manière d’attaquer de nouveaux marchés tout en étant accompagné. D’abord par Business France mais aussi par le VIE sur place, j’étais à la fois la représentation de l’entreprise mais aussi ses yeux et ses oreilles. Ça a vraiment permis à l’organisation de comprendre son positionnement produit face au marché local, d’en comprendre les subtilités et de s’enrichir de cette connaissance. C’est aussi un bon moyen de lever les aprioris, de rassurer l’entreprise dans sa démarche et de l’accompagner dans son développement. Tout le monde est gagnant avec ce type de partenariat. Mais je retiens vraiment la force de la présence. Être sur place pour relancer les contacts, se déplacer pour aller voir ses interlocuteurs, parce que la confiance se doit d’être réciproque. Les entreprises sénégalaises aiment elles aussi pouvoir mettre un visage sur un nom, se sentir rassurées par leur interlocuteur. Et puis, il y a un certain avantage financier pour l’entreprise qui emploie un VIE puisque cela revient souvent moins cher que d’envoyer un salarié avec le statut d’expatrié.
